- Instants de vie chez les hérons en 2010 -

Cet hiver, lors d'une ballade de repérage en forêt, je remarque une héronnière au dessus d'un étang privé, et pour une fois, certains nids ne se situent pas à plusieurs dizaines de mètres au sommet des arbres, mais à seulement quelques mètres de la surface de l'eau.

Le plus dur reste à faire : aller demander l'autorisation de parcourir l'étang et la forêt qui l'entoure. Muni de quelques unes de mes plus belles photos et de mon plus sympathique sourire, j'obtiens l'accord tant désiré, merci à eux...

Ensuite, je me positionne à plusieurs endroits stratégiques de l'étang afin de pouvoir photographier sous différents angles et différentes lumières les scènes de vie que l'arrivée du printemps va m'apporter...

En premier lieu, lorsque les hérons commencent à arriver sur le site, ils passent du temps à observer les alentours, certainement pour vérifier que tout est calme, et que les nids assurent toujours une bonne sécurité à leur future progéniture. Ensuite, vient le temps de la reconstruction et consolidation des nids : la femelle rafistole et enchevêtre les branches, pendant que le mâle l'approvisionne... Mais déjà le moment de la ponte et de la couvaison arrive, et alors que la femelle couve, le mâle continue, de façon plus anecdotique, à apporter des branches, plutôt en guise d'offrandes que de matériaux de construction...

Et enfin, en ce matin de début avril, j'entends les premiers caquètements des petits : véritables boules de poiles blanches et grises, avec des pattes et un bec démesurément grands. Puis, très vite, je les vois tendre leur long cou le plus haut possible en direction du bec de leur mère !!! Celle-ci pour les nourrir, régurgite des boules de reste de poissons et autres grenouilles dont les petits se disputent les morceaux en toute hâte...

17 avril, maintenant que les petits sont un peu plus grands, les nourrissages n'ont lieux que toutes les 3 à 4 heures environ. Le reste du temps, les parents hérons passent leur temps à pêcher et à surveiller le nid, perchés dans les grands arbres des environs !

23 avril, les petits grandissent vite et leur nid commence à être un peu petit pour eux. Ils passent leur temps à bailler, se chamailler, s'étirer ou battre des ailes... Et lorsque leur mère arrive, ils lui empoignent le bec pour lui faire comprendre qu'ils sont affamés !!!

29 avril, les jeunes ont maintenant beaucoup de plumes qui commencent à prendre les couleurs finales : un joli dégradé de gris et blanc... Les battements d'ailes sont aussi bien plus fréquents... Je sens bien que l'envie de quitter le nid se fait plus pressante !

08 mai, il ne reste plus que 2 jeunes hérons dans le nid... Je pense que le 3ème est tombé... Les 2 derniers grandissent et passent beaucoup de temps à se reposer, se chamailler, voir se disputer lorsque la mère arrive pour leur donner du poisson... C'est à celui qui arrivera le premier à se mettre sous la gorge de l'adulte qui régurgite, pour que le poisson passe directement d'un bec à l'autre... Ils ne prennent même pas le temps de déguster !!!